Toutes les peurs oubliées sont de nouveau là, [...] la peur que ce bord déchiré d'une lettre ouverte ne soit un objet défendu, [...] la peur qu'un chiffre ne puisse commencer à croître dans mon cerveau, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place pour lui en moi;
la peur que ma couche soit en granit, [...]la peur de ne pouvoir rien dire parce que tout est indicible, et les autres peurs, les peurs.

J'ai prié pour retrouver mon enfance, et elle est revenue, et je sens qu'elle est toujours dure comme autrefois et qu'il ne m'a servi à rien de vieillir.

Rainer Maria Rilke,
les cahiers de Malte Laurid Brigge.